Oncologie Médicale
La Société Suisse d’Oncologie Médicale fait les cinq recommandations suivantes:
1) Pas de thérapie ciblée sur la tumeur chez les patient(e)s avec un statut de performance 3-4, après échec des thérapies standard et absence de preuves pour d’autres lignes de traitement.
Dans les situations susmentionnées, les tentatives de traitement sont généralement inefficaces et toxiques. Les exceptions sont les patients atteints de tumeurs présentant une très grande sensibilité à la chimiothérapie ou des mutations pilotes traitables, où il existe une forte probabilité de réponse rapide et d’amélioration de l’état général.
Cette recommandation concernait à l’origine les chimiothérapies, mais elle s’applique également aux immunothérapies et aux thérapies ciblées sur les molécules dans le domaine off-label.
Bibliographie
1 American Society of Clinical Oncology Choosing Wisely. ASCO’s 2021 Top Five List in Oncology. Last reviewed 2021. Available from: https://old-prod.asco.org/news-initiatives/current-initiatives/cancer-care-initiatives/value-cancer-care/choosing-wisely
2) Pas d’administration prophylactique de facteurs de croissance stimulant les granulocytes (G-CSF) après une chimiothérapie, sauf si le risque de neutropénie fébrile est d’au moins 20%.
Les directives actuelles recommandent l’utilisation prophylactique du G-CSF (granulocyte-colony-stimulating-factor) lorsque le risque de neutropénie fébrile sous chimiothérapie est d’au moins 20% et qu’il n’existe aucune alternative ne nécessitant pas l’utilisation du
G-CSF.
Les exceptions sont les patients présentant un risque individuel élevé de neutropénie fébrile, par exemple en raison de leur âge, d’une maladie concomitante, de leur situation médicale ou d’un traitement antérieur.
Bibliographie
1 American Society of Clinical Oncology Choosing Wisely. ASCO’s 2021 Top Five List in Oncology. Last reviewed 2021. Available from: https://old-prod.asco.org/news-initiatives/current-initiatives/cancer-care-initiatives/value-cancer-care/choosing-wisely
3) Pas d’administration prophylactique d’antiémétiques indiqués essentiellement dans les chimiothérapies moyennement ou fortement émétisantes, si la chimiothérapie a un potentiel émétisant faible ou nul.
Il existe des directives pour l’utilisation correcte des antiémétiques. Celles-ci s’orientent sur le potentiel émétogène des thérapies médicamenteuses contre les tumeurs. Les antagonistes des récepteurs 5HT3 sont indiqués pour les chimiothérapies moyennement et fortement émétisantes, les antagonistes NK1 uniquement pour les chimiothérapies fortement émétisantes.
Une exception est faite pour les patientes atteintes d’un cancer du sein et traitées par doxorubicine et cyclophosphamide qui bénéficient des antagonistes NK1.
Bibliographie
1 American Society of Clinical Oncology Choosing Wisely. ASCO’s 2021 Top Five List in Oncology. Last reviewed 2021. Available from: https://old-prod.asco.org/news-initiatives/current-initiatives/cancer-care-initiatives/value-cancer-care/choosing-wisely
4) Pas de PET dans le suivi des patients asymptomatiques lorsqu’il y a une rémission complète après un traitement, sauf s’il existe des preuves élevées de l’utilité d’un PET.
La tomographie par émission de positrons (PET) a démontré son utilité dans le diagnostic, le staging et le suivi de la réponse au traitement de nombreuses maladies tumorales. Par contre, dans le suivi des tumeurs après traitement, il n’y a actuellement pas de preuves suffisantes de l’utilisation de la PET pour la détection précoce des récidives tumorales.
Des résultats du PET incertains ou faussement positifs peuvent entraîner des expositions aux radiations, des erreurs de diagnostic, des examens invasifs, des surtraitements et d’autres complications.
Bibliographie
1 American Society of Clinical Oncology Choosing Wisely. ASCO’s 2021 Top Five List in Oncology. Last reviewed 2021. Available from: https://old-prod.asco.org/news-initiatives/current-initiatives/cancer-care-initiatives/value-cancer-care/choosing-wisely
5) Pas de thérapie ciblée moléculaire si un biomarqueur prédictif n’a pas été détecté dans la tumeur.
L’efficacité des thérapies ciblées moléculaires dépend de certaines propriétés moléculaires de la tumeur (biomarqueurs). Il s’agit souvent de protéines qui sont activées en permanence suite à des «mutations pilotes» et qui permettent à la tumeur de se développer. Certaines de ces protéines mutées (p. ex. les récepteurs tyrosine kinases) peuvent être inhibées par des thérapies moléculaires ciblées, ce qui entraîne une réponse des tumeurs. Pour les tumeurs sans biomarqueurs correspondants, les thérapies moléculaires ciblées n’ont aucun effet.
Par rapport aux chimiothérapies, les prix des thérapies moléculaires ciblées sont nettement plus élevés, car ces préparations sont protégées par des brevets. Comme pour toutes les thérapies anticancéreuses, il existe également des effets secondaires.
Bibliographie
1 American Society of Clinical Oncology Choosing Wisely. ASCO’s 2021 Top Five List in Oncology. Last reviewed 2021. Available from: https://old-prod.asco.org/news-initiatives/current-initiatives/cancer-care-initiatives/value-cancer-care/choosing-wisely
Dépliant d'information sur cette liste
Document pour patients et patientes
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Informations non-spécialistes (Mars 2024) [132.48 Ko]